samedi 29 novembre 2008

N°51 - Novembre 2008

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Notre vision commune
Lorsque, le 25 avril dernier, le Supérieur général, Père Wilhelm Steckling, m’a communiqué ma nomination au poste de Provincial pour un second triennat, j’ai humblement donné ma disponibilité pour conduire une nouvelle fois notre province sur les chemins de la mission. J’ai aussi, à la même occasion exprimé au Supérieur général mon désir ardent d’être un humble instrument au service de l’Eglise et de notre Province, afin de poursuivre le processus de l’Immense Espérance.
Dans cette perspective, la vision que je propose à tous au seuil de ce nouveau triennat reste celle de faire de notre Province une communauté d’Oblats épanouis, consacrés à l’annonce du Christ et de son Royaume (C. 5). Dans les efforts à mener pour réaliser cette vision, notre leadership s’entend pour que, dans trois ans, notre administration provinciale soit une équipe efficace qui collabore et où les membres sauront que leurs talents sont acceptés et utilisés pour le bien de tous ; auront des rôles clairs et reconnus ; seront responsables les uns des autres et donc, de la Province que nous servons.
Cette vision a certainement ses limites. On peut ne pas s’y rallier. Mais on ne peut ni l’ignorer ni la récuser sans être en mesure d’en proposer une autre, tenue pour mieux appropriée. Mon Conseil et moi-même promettons de nous en imprégner pour que notre ministère soit un service utilement rendu à l’ensemble de notre Province. En effet, « Jésus est source et modèle de l’autorité dans l’Eglise. A l’exemple du Seigneur qui lava les pieds de ses disciples, c’est non pour être servis mais pour servir que sont choisis ceux qui parmi nous sont investis d’une autorité. Leur service est de coordonner et de diriger les efforts de tous dans l’évangélisation des pauvres ; il est aussi de nous encourager à mener une vie inspirée par la foi et à partager intensément notre amour du Christ » (C. 71).
Je souhaite vivement qu’à la lumière de notre vision commune notre action missionnaire au cours de ce triennat ne demeure pas étrangère à l’histoire de notre peuple, aux changements qui, dans la douleur, interviennent dans notre pays sur le plan aussi bien politique, social, économique, culturel que religieux. Comme en octobre 2005, je persiste à reprendre ma lecture optimiste des signes des temps. Car je crois dur comme fer que Dieu est à l’œuvre chez nous ; qu’il marche avec nous et nous indique la voie à suivre. Et malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer sur le chemin, il y a lieu d’espérer un avenir meilleur pour notre Province. Cet avenir, nous devons le construire ensemble, ici et maintenant. Chacun en ce qui le concerne.

Macaire MANIMBA, omi
Supérieur provincial

mercredi 18 juin 2008

N°50 - Juin 2008

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Une nouvelle Administration provinciale en vue !

Le 25 avril dernier, le Père Wilhelm Steckling, Supérieur général, m’a appelé au téléphone pour me communiquer officiellement ma nomination au poste de Provincial du Congo pour un second triennat. Dans cet entretien téléphonique, qui a duré presque cinq minutes, le Supérieur général, tout en me félicitant pour cette reconduction, m’a exhorté à continuer à animer la Province avec le même dévouement et le même dynamisme.
En acceptant humblement de conduire une nouvelle fois notre Province sur les chemins de la mission, j’ai naturellement pensé à remercier avant tout les Conseillers provinciaux actuels pour leur collaboration franche, et ensuite à exprimer ma gratitude à toutes les communautés locales pour leur participation massive et active au projet religieux proposé en 2005 par l’Administration sortante. Car, malgré les nombreuses difficultés rencontrées jusqu’ici, nous avons essayé ensemble de donner un bel élan à notre Province. Il va alors falloir que nous continuions à travailler sans trêve, chacun en ce qui le concerne, à inscrire cet élan dans la durée, pour le bien de la mission au Congo/Kinshasa et en Angola.
D’après nos Constitutions et Règles, « le choix d’un candidat à la charge de Provincial se fait dans un contexte de discernement » (R 102c.). Cela a été scrupuleusement suivi dans le processus qui a conduit à ma nomination, grâce notamment au bon travail abattu par le Comité provincial de discernement pour le renouvellement de l’Administration provinciale (CODRAP). Maintenant que le Provincial a été nommé, il importe que toute la Province se mobilise à nouveau pour préparer la consultation devant mener à la nomination des Conseillers provinciaux dont le choix devra tenir compte aussi bien de la compétence des confrères, de leur attachement à la Congrégation que de la représentativité par districts (Isangi-Lolo, Kinshasa et Idiofa-Kikwit). Notre Province a besoin d’une Administration forte, cohérente et qui soit à même de se faire porteuse des attentes et des espoirs formulés par l’ensemble de nos communautés lors de la dernière Assemblée provinciale réunie à Ifwanzondo.
Nous le savons. La nouvelle Administration qui sera mise en place le 15 octobre prochain aura pour tâche principale d’animer la vie et la mission de la Congrégation dans toutes les parties du Congo et de l’Angola où nous exerçons nos ministères en promouvant la fidélité à nos Constitutions et Règles, avec en toile de fond cette vision commune : « Construire partout des communautés d’Oblats épanouis, consacrés à l’annonce du Christ et de son Royaume » (C.5). Dans cette perspective, le leadership devra s’entendre pour que le Conseil provincial soit véritablement une équipe efficace qui collabore et où les membres sauront que leurs talents sont acceptés et utilisés pour le bien de tous ; auront des rôles clairs et reconnus ; seront responsables les uns des autres et donc, de la Province que nous sommes appelés à servir.
Dans l’attente de la nomination prochaine des nouveaux Conseillers provinciaux et de l’installation de la nouvelle Administration provinciale le 15 octobre 2008, prions les uns pour les autres afin que le Seigneur, qui nous a appelés à le servir dans les pauvres aux multiples visages, nous aide à nous renouveler intérieurement et à trouver les moyens adaptés pour annoncer avec audace la Bonne nouvelle du salut à temps et à contretemps.

Macaire Manimba
Supérieur provincial

jeudi 10 avril 2008

N°49 - Mars 2008

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Tournés vers le prochain Chapitre général

Le Supérieur général a convoqué, le 1er mars dernier le XXXVe Chapitre général. Celui-ci se réunira à Rome à partir du 8 septembre 2010 à la Maison générale des Frères des Ecoles chrétiennes. Déjà à la prochaine session plénière de mai le père Whilhelm Steckling nommera en Conseil le Commissaire du Chapitre et instituera la Commission précapitulaire. A partir de ce moment toutes nos cinq Conférences régionales mettront « en route le processus électoral pour choisir les Délégués au Chapitre » (R.128a).
En principe la convocation d’un Chapitre inaugure le temps de préparation, lequel, selon les propres termes du Supérieur général, est « un temps de prière, pour nous unifier nous-mêmes en nous rapprochant de Jésus et pratiquer le partage en communauté et celui de la réflexion sur notre ministère ».
A ce stade des préparatifs nous ne connaissons pas encore l’orientation que prendra le prochain Chapitre dont le thème reste encore à définir. Mais une chose me paraît certaine. Quelle que soit la nature des questions qui y seront abordées, la Congrégation réunie à cette occasion ne manquera pas de focaliser son attention sur les deux défis majeurs soulevés à la dernière session intercapitulaire en Afrique du Sud (1er – 12 octobre 2007), à savoir : la conversion à une meilleure qualité de notre vie consacrée et la réponse aux appels des pauvres auxquels nous sommes envoyés. Nous retrouvons ici la grande préoccupation du pape Paul VI relative à la valeur du témoignage dans tout travail d’évangélisation (Cf. Evangelii Nuntiandi) ainsi qu’au besoin, pour l’Eglise, de s’engager en faveur de la promotion humaine (Cf. Populorum progressio).
Le Chapitre général de 2010 promet d’être un moment important pour le renouveau et la croissance de toute la Congrégation. Notre Province doit s’y préparer dès maintenant en continuant à emprunter résolument les chemins tracés par le processus de l’Immense Espérance. N’arrêtons donc pas d’évaluer notre vie et notre ministère à la lumière du charisme oblat ; pratiquons bien la charité parmi nous et prions pour que les travaux du XXXVe Chapitre général contribuent largement à « resserrer les liens de l’unité et à exprimer la participation de tous à la vie et à la mission de la Congrégation » (C.125). En attendant de célébrer dans la joie ce grand événement ecclésial, je confie tous nos engagements apostoliques à la protection maternelle de la Vierge Immaculée et je souhaite à chacun de nous une sainte et heureuse fête pascale.
Macaire Manimba, omi
Supérieur provincial

mercredi 21 novembre 2007

N°48 - Novembre 2007

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Le défi du changement démographique dans notre Province

Le dernier Chapitre général (Rome, 2004), au cours duquel « chaque Unité de la Congrégation a pu évaluer et scruter sa vie communautaire et son apostolat à la lumière de notre charisme oblat » (T.E., p. 6), a constitué le point culminant du Projet Immense Espérance. A ce Chapitre, tous les débats étaient concentrés autour de six thèmes majeurs : Mission et évangélisation, Communauté oblate et vie religieuse, Formation pour la mission, Mission auprès des jeunes, Vocation à la vie missionnaire oblate et Autorité et gouvernement. Il est intéressant de constater qu’à la dernière session intercapitulaire tous les rapports des Régions et du Gouvernement central se sont basés sur ces mêmes thèmes. Un peu comme pour dire que le dernier Chapitre général n’a pas mis fin au Projet Immense Espérance, qui demeure aujourd’hui encore un véritable processus d’auto-évaluation.
Je reviens de l’Afrique du Sud où, à Hartbeespoort du 1er au 12 octobre, j’ai participé à la session intercapitulaire, qui a réuni le Gouvernement central et les Provinciaux de notre famille religieuse. A cette importante réunion au sommet, nous avons échangé sur bien des sujets. Nous avons, sous la mouvance de l’Esprit, étudié la réponse que notre Congrégation a donné aux mandats du dernier Chapitre général. A cet effet, nous avons évalué, selon nos régions d’appartenance, notre vie religieuse et nos pratiques missionnaires. Nous avons aussi écouté les rapports sur l’évolution du Comité précapitulaire pour le gouvernement et du Comité pour la vente de la Maison générale. Et regardant vers le prochain Chapitre général de 2010, nous avons fait, comme d’habitude, d’intéressantes recommandations à la Commission précapitulaire.
Parmi les nombreuses questions qui ont surgi à la session intercapitulaire, nous avons accordé la priorité aux points ci-après : l’internationalité en tant qu’elle affecte la vie oblate, le besoin de la formation humaine et spirituelle, la sécularité, le changement démographique, l’animation de la vie religieuse et apostolique, la mission auprès des jeunes et les critères pour accepter les candidats à la lumière des réalités du monde d’aujourd’hui.
En ma qualité de Provincial du Congo et de Président de la Région Afrique/Madagascar, j’ai particulièrement été intéressé par le thème du changement démographique en tant qu’il nous oblige à préparer dès maintenant une place respectable pour l’Afrique dans une Congrégation qui bascule au sud. Dans ce contexte, il ne s’agit pas seulement de favoriser la mission ad extra du sud vers le nord ; il s’agit aussi et surtout de former les nôtres pour la mission dans des domaines aussi diversifiés comme la sociologie, l’anthropologie, le counselling, la spiritualité, l’orientation de carrière, les finances, le leadership, l’administration, les sciences informatiques, etc.
Dans notre Province, nous avons sérieusement pris conscience du défi que constitue le changement démographique dans la Congrégation, notamment lorsque nous avons lancé, il y a deux ans, le projet Repenser notre présence. La prochaine Assemblée provinciale, qui se tiendra à Ifwanzondo du 20 au 26 janvier 2008, ne manquera pas, je l’espère, d’enrichir le débat sur le défi et les conséquences du changement démographique dans notre Unité. D’ici là, prions Dieu pour que le processus de la préparation de cette assemblée soit véritablement un temps de discernement communautaire et de croissance pour toute la Province.

Macaire MANIMBA, omi.
Supérieur provincial

samedi 16 juin 2007

N°47 - Juin 2007

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Dix Ans de présence en Angola
Prévoir les défis de demain

1997-2007. Voilà dix ans que nous accomplissons notre mission d’Eglise en Angola ! A Luanda comme à Ondjiva nous travaillons avec le même zèle à l’évangélisation du peuple angolais, et nous apportons avec beaucoup d’audace notre contribution à la reconstruction d’une Eglise locale détruite par tant d’années de guerre civile. En visitant Saint André et Namacunde, on ne peut s’empêcher de faire l’éloge des pionniers de cette mission ainsi que de leurs continuateurs pour l’œuvre d’évangélisation réalisée en si peu de temps. Ils ont bâti sur le roc et sont, comme l’écrit Saint Paul, des lettres vivantes écrites avec l’Esprit de Dieu (2 Co 3, 2-3).

Tout en ne cachant pas mon admiration pour le travail des confrères dont la présence en Angola fait la fierté de la Province, je ne laisse pas d’être inquiet face à l’avenir de la mission. Je déplore le fait qu’à peine dix ans, cette mission accuse déjà d’évidents signes de fatigue et de vieillesse. Je ne crains pas de dire que notre mission d’Angola vit depuis des années une sérieuse crise intérieure, une crise d’identité. La dernière assemblée de la mission (18-22 mai 2007) a heureusement tenté d’en mesurer les motifs et facteurs. Au premier rang de ceux-ci elle a placé un divorce profond entre le zèle apostolique et la charité fraternelle. Les deux autres facteurs relèvent, à mon avis, d’une insatisfaction dans l’ordre des relations interpersonnelles : le refus de se soumettre à l’autorité légitimement établie et la persistance des conflits mal gérés entre les membres. Symptomatique, à cet égard, le fait que depuis 1999 nos confrères d’Angola n’aient pas été capables de tenir régulièrement des réunions communes et pacifiques.

Qui se souvient encore des dernières lignes de la note du père Jean-Marie Ribaucourt relative à sa visite en Angola du 8 mai au 5 juin 1999 ? Elles évoquaient les relations tumultueuses entre les confrères. Ribaucourt écrivait alors : « ‘‘Si le zèle pour le salut des âmes’’ est remarquable chez nos confrères d’Angola, son pendant prioritaire ‘‘entre vous, la charité, la charité, la charité ’’ est déficient. Cependant, chacun en souffre et semble souhaiter une prochaine réconciliation ». Effectivement, à la dernière assemblée de la mission, on a vu certains confrères se donner la main en signe de réconciliation et promettre de passer l’éponge sur tous les différends. Il faut espérer que cette démarche contribuera à décrisper le climat général pour que tout le monde puisse, sous l’autorité du nouveau Supérieur, regarder dans la même direction.

Ceci dit, ne passons pas notre temps à résoudre les problèmes d’hier. Regardons plutôt autour de nous et cherchons à prévoir les défis de demain : promouvoir la fidélité à nos Constitutions et Règles, favoriser la communion fraternelle, élever le niveau du jugement humain en appréciant positivement les efforts de chacun, établir des structures et une identité collective qui n’étouffent pas l’enthousiasme des membres, demeurer attentifs aux aspirations du peuple angolais et aux valeurs qu’il porte en lui, travailler à l’expansion de la mission, découvrir les vocations à la vie religieuse oblate et conduire avec soin le travail de discernement, etc.

Notre vie religieuse oblate est essentiellement une vie commune, où nous avons besoin les uns des autres, et chacun du milieu fraternel. C’est, me semble-t-il, la condition de notre propre accomplissement spirituel et de notre efficacité au service de l’Evangile. Je mets ainsi nos confrères d’Angola au défi de se remettre constamment en question et de s’engager à vivre pleinement leur consécration religieuse dans le contexte de l’Eglise et de la société angolaise. Cela voudrait dire beaucoup de lucidité dans la prise des décisions et dans l’exercice du ministère, conversion radicale à l’Evangile et changement de vie. Tous, ils doivent se disposer à faire de tels sauts dans la foi.

Macaire Manimba, omi
Supérieur provincial

jeudi 10 mai 2007

N°46 - Mars 2007


Os de mes os


Le Conseil provincial élargi attendu pour le mois de mars 2007 a effectivement eu lieu, à Ifwazondo. Il a fait suite à une série d’événements qui ont tonifié la vie et la mission de notre Province au cours de trois premiers mois de cette année. Il s’agit de 5 jours de retraite annuelle passés au Centre Spirituel Mbiti, de la célébration du double jubilé d’argent du scolasticat et du Théologat St Eugène de Mazenod, du colloque sur la mission et la sainteté dans l’Eglise organisé par l’ISEM, des missions populaires prêchées à la Paroisse Christ Sauveur par notre Equipe d’Animation Missionnaire, des deux sessions sur la catéchèse et développement organisées par notre Bureau provincial de Développement pour les catéchistes des nos paroisses de Kinshasa , d’Idiofa et de Kikwit, de la réunion du comité provincial des finances et de celle du comité provincial de formation.
A Ifwazondo, nous nous sommes rassemblés, les supérieurs locaux, le secrétaire provincial et le trésorier provincial autour du Provincial et son Conseil. Il nous a manqué le supérieur de Mwembe, le Père Jean-Marie Okokono qui, après avoir échoué une première tentative d’un pénible voyage sur une route déclarée impraticable, arrivera deux jours avant la fin du Conseil. Nous avons prié et réfléchi dans une ambiance très fraternelle, en dépit de quelques petits ennuis de santé du Père Provincial.
Les travaux du conseil se sont ouverts par une allocution du Provincial qui en a indiqué le but et l’objet en ces termes : « A une année et demi de la fin de mon mandat à la tête de la Province, j’ai ressenti la nécessité d’associer tous les supérieurs des communautés locales à cette réunion du Conseil provincial élargi afin de procéder ensemble à une évaluation à mi-chemin de notre vie communautaire et de notre apostolat…Cette évaluation permettra à l’Administration de préparer sans tergiversation et sans atermoiement la prochaine Assemblée provinciale qui interviendra en mars ou avril 2008 ». Pour ce faire, « cette réunion du Conseil provincial élargi se déroulera en trois étapes : 1- La session de formation sur l’exercice du leadership au niveau local… 2- Le conseil provincial avec la participation des supérieurs des communautés…3- Le Conseil provincial restreint ». Le Provincial trouve normal de donner aux supérieurs locaux « ‘la possibilité de participer le plus possible à la prise de décision et de collaborer à la mise en œuvre des décisions prises ‘(C74). Car grâce aux concours de ceux-ci le Provincial espère, « pouvoir parvenir à un consensus sur les questions ci-après : la constitution du staff du prénoviciat, les dispositions pratiques sur la cession de la paroisse de Dibaya-Lubwe, la suppression de la communauté de Wenge, la collaboration missionnaire avec le diocèse de Conversano/Monopoli en Italie, le changement de notre système financier et le projet Repenser notre présence. Il a conclu son allocution en précisant que « la réunion du Conseil Provincial élargi n’est pas une occasion de retrouvailles. Elle se veut surtout un temps favorable à la prière et à la réflexion sur notre vie de religieux et de missionnaires au cœur du monde ».
Les deux premiers jours du conseil provincial élargi ont été consacrés à la session sur l’exercice du leadership au niveau local. Le Père Paul DELRUE, Directeur du CIAM-Afrique et animateur de la session, a enseigné, avec un talent oratoire très captivant, la nécessité de la vie communautaire, l’équilibre personnelle et communautaire, la mission et le leadership chrétien comme quatre grandes idées qui ont toutes concouru à offrir aux supérieurs locaux la figure du Leader selon le cœur de Jésus. De ce bel enseignement, complètement développé à partir des Saintes Ecritures, « Os de mes os » est une des expressions qui nous est restée très célèbre. Sans nul doute, le Père Paul nous aura-t-il appris à nous découvrir désormais les uns les autres comme « os de mes os ». Au fait, le Père Paul nous a épaté par une inhabituelle méditation sur le deuxième récit de la création comme fondement scripturaire de la communauté religieuse. Il nous a invités à réentendre en religieux ce petit verset : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » et d’en redécouvrir la profondeur théologique pour la vie missionnaire. Ce texte s’est révélé porteur d’une richesse spirituelle inouïe qui inspire tout ce qu’il faut pour se sanctifier dans et par la communauté. Singulièrement, le Père a médité sur l’os comme une grande valeur mythique pour les nomades, peuples pasteurs et pour toute la tradition judéo-chrétienne. C’est le symbole de la consistance humaine. Sans os, l’homme n’est qu’un paquet de chaire et ne peut donc pas se tenir débout. Dans une communauté, surtout africaine, saisie comme une famille qui se comprend à la lumière de l’Eglise famille de Dieu selon les propres termes du Synode africain, le supérieur est conçu comme un Yaya (grand-frère). Ce dernier garantit tous les biens possibles à ses frères et sœurs cadets. Essentiellement, il veille à ce que dans la communauté, aucun os ne soit brisé à personne.
Le Conseil provincial élargi a été également marqué par des échanges sur les rapports des communautés locales. Ces échanges ont assuré effectivement une évaluation à mi-chemin de notre vie communautaire et de notre apostolat. Sur base des réponses des communautés au questionnaire reprenant les quatre axes prioritaires de l’action de l’Administration provinciale, nous avons pu jauger le niveau actuel de notre ferveur spirituelle, de la qualité de nos communautés respectives, de nos finances et de notre pastorale. Cette évaluation sera expédiée aux communautés afin de permettre à chaque confrère de prendre conscience de nos forces et faiblesses et d’en tirer les conséquences qui s’imposent.
Avant de libérer les supérieurs locaux et entrer en conseil provincial restreint, le Provincial a accordé la parole au trésorier provincial, le Père Constant Ilombun. Ce dernier, dans un percutant exposé, nous a répandu du chaud et du froid lorsqu’il a étalé un alarmant diagnostic des causes des difficultés financières de notre Province face auxquelles il a suggéré des perspectives audacieuses susceptibles de nous tirer du carcan. Plus important, il nous a invité à nous préparer aux sacrifices durant toute l’année 2008 afin de lui permettre d’opérer un changement de notre système financier vis-à-vis de la trésorerie générale, à partir de 2009.

N°45 - Octobre 2006

Cap sur Lolo !

Parcourir le diocèse de Lolo dans tous les sens, c’est se heurter au fait qu’après autant de décennies d’évangélisation l’Eglise, malgré tous les efforts perceptibles, se trouve encore à ses débuts : la pastorale d’ensemble est à repenser et l’infrastructure de base, à mettre en place, etc.
A Lolo la mission appelle ! Ce diocèse, dont la superficie est de 10.000 Km², comprend 9 paroisses avec chacune plusieurs sous-paroisses. Il ne compte qu’une vingtaine de prêtres et quelques religieuses (Sœurs Dominicaines de Notre-Dame du Rosaire), avec un vaste territoire qui n’est pas bien occupé. Les villages ne sont pas suffisamment visités et les fidèles n’ont pas l’occasion d’approcher régulièrement les sacrements. Il y a urgence, et nous devons tout mettre « en œuvre pour éveiller et réveiller la foi de ceux à qui nous sommes envoyés et leur faire découvrir « qui est le Christ » (C 7).
Le père Deo Mukomo revient de la province de l’Equateur où, pendant une semaine, il a visité la paroisse d’Ekama (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus). Dans le rapport qu’il présente au Conseil provincial le père se fait insistant sur la nécessité de la présence oblate dans le diocèse de Lolo et il espère « que dès septembre 2007 nous serons à l’œuvre à Ekama. Les fidèles nous attendent avec impatience ! ».
Attentive aux appels de l’Esprit, notre Administration a décidé de constituer dès à présent le premier contingent de missionnaires qui devra desservir la paroisse d’Ekama. Le départ de ce contingent est prévu pour le mois de septembre 2007 et celui-ci pourra être composé de trois prêtres, un frère et un régent. Mais d’ici là, le Provincial et le père Deo Mukomo, pressenti Supérieur de la communauté de pionniers, effectueront un dernier voyage de prospection (février 2007) au cours duquel ils lanceront les travaux de réfection du presbytère d’Ekama.
Nous irons à Lolo avec la conscience que nous appartenons à un institut religieux dont la mission principale dans l’Eglise est « de faire connaître aux plus délaissés le Christ et son Royaume »(C 5). Mais loin de nous présenter là-bas en conquérants joyeux, « nous nous laisserons évangéliser par les pauvres et les marginaux vers qui notre ministère nous envoie, car souvent ils nous font entendre de façon nouvelle l’Evangile que nous annonçons. Attentifs à la mentalité des gens, nous accepterons de nous laisser enrichir par leur culture et par leurs traditions » (R 8a).
Il est toutefois souhaitable que les confrères qui feront partie du premier contingent soient doués d’une grande sensibilité culturelle et d’intuitions pastorales et qu’ils aient le don à la fois de rêver et de créer du neuf. Car il ne sera pas acceptable qu’à Lolo nous fassions exactement comme à Idiofa ou encore comme à Kikwit et à Kinshasa. Il nous faudra, en tout cas, apprendre l’art d’écouter avant de prendre le risque d’inventer des nouvelles façons de présenter le message de la foi.
En fixant le cap sur Lolo, nous entendons exprimer la volonté de notre Congrégation de s’ouvrir toujours davantage à des nouveaux besoins apostoliques et de se mettre humblement au service de l’Eglise locale. En même temps que j’invite toutes nos communautés locales à prier pour la réussite de ce projet éminemment missionnaire, je confie notre nouveau champ d’apostolat à la protection maternelle de Marie Immaculée.

Macaire MANIMBA, omi.
Supérieur provincial