jeudi 10 mai 2007

N°46 - Mars 2007


Os de mes os


Le Conseil provincial élargi attendu pour le mois de mars 2007 a effectivement eu lieu, à Ifwazondo. Il a fait suite à une série d’événements qui ont tonifié la vie et la mission de notre Province au cours de trois premiers mois de cette année. Il s’agit de 5 jours de retraite annuelle passés au Centre Spirituel Mbiti, de la célébration du double jubilé d’argent du scolasticat et du Théologat St Eugène de Mazenod, du colloque sur la mission et la sainteté dans l’Eglise organisé par l’ISEM, des missions populaires prêchées à la Paroisse Christ Sauveur par notre Equipe d’Animation Missionnaire, des deux sessions sur la catéchèse et développement organisées par notre Bureau provincial de Développement pour les catéchistes des nos paroisses de Kinshasa , d’Idiofa et de Kikwit, de la réunion du comité provincial des finances et de celle du comité provincial de formation.
A Ifwazondo, nous nous sommes rassemblés, les supérieurs locaux, le secrétaire provincial et le trésorier provincial autour du Provincial et son Conseil. Il nous a manqué le supérieur de Mwembe, le Père Jean-Marie Okokono qui, après avoir échoué une première tentative d’un pénible voyage sur une route déclarée impraticable, arrivera deux jours avant la fin du Conseil. Nous avons prié et réfléchi dans une ambiance très fraternelle, en dépit de quelques petits ennuis de santé du Père Provincial.
Les travaux du conseil se sont ouverts par une allocution du Provincial qui en a indiqué le but et l’objet en ces termes : « A une année et demi de la fin de mon mandat à la tête de la Province, j’ai ressenti la nécessité d’associer tous les supérieurs des communautés locales à cette réunion du Conseil provincial élargi afin de procéder ensemble à une évaluation à mi-chemin de notre vie communautaire et de notre apostolat…Cette évaluation permettra à l’Administration de préparer sans tergiversation et sans atermoiement la prochaine Assemblée provinciale qui interviendra en mars ou avril 2008 ». Pour ce faire, « cette réunion du Conseil provincial élargi se déroulera en trois étapes : 1- La session de formation sur l’exercice du leadership au niveau local… 2- Le conseil provincial avec la participation des supérieurs des communautés…3- Le Conseil provincial restreint ». Le Provincial trouve normal de donner aux supérieurs locaux « ‘la possibilité de participer le plus possible à la prise de décision et de collaborer à la mise en œuvre des décisions prises ‘(C74). Car grâce aux concours de ceux-ci le Provincial espère, « pouvoir parvenir à un consensus sur les questions ci-après : la constitution du staff du prénoviciat, les dispositions pratiques sur la cession de la paroisse de Dibaya-Lubwe, la suppression de la communauté de Wenge, la collaboration missionnaire avec le diocèse de Conversano/Monopoli en Italie, le changement de notre système financier et le projet Repenser notre présence. Il a conclu son allocution en précisant que « la réunion du Conseil Provincial élargi n’est pas une occasion de retrouvailles. Elle se veut surtout un temps favorable à la prière et à la réflexion sur notre vie de religieux et de missionnaires au cœur du monde ».
Les deux premiers jours du conseil provincial élargi ont été consacrés à la session sur l’exercice du leadership au niveau local. Le Père Paul DELRUE, Directeur du CIAM-Afrique et animateur de la session, a enseigné, avec un talent oratoire très captivant, la nécessité de la vie communautaire, l’équilibre personnelle et communautaire, la mission et le leadership chrétien comme quatre grandes idées qui ont toutes concouru à offrir aux supérieurs locaux la figure du Leader selon le cœur de Jésus. De ce bel enseignement, complètement développé à partir des Saintes Ecritures, « Os de mes os » est une des expressions qui nous est restée très célèbre. Sans nul doute, le Père Paul nous aura-t-il appris à nous découvrir désormais les uns les autres comme « os de mes os ». Au fait, le Père Paul nous a épaté par une inhabituelle méditation sur le deuxième récit de la création comme fondement scripturaire de la communauté religieuse. Il nous a invités à réentendre en religieux ce petit verset : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » et d’en redécouvrir la profondeur théologique pour la vie missionnaire. Ce texte s’est révélé porteur d’une richesse spirituelle inouïe qui inspire tout ce qu’il faut pour se sanctifier dans et par la communauté. Singulièrement, le Père a médité sur l’os comme une grande valeur mythique pour les nomades, peuples pasteurs et pour toute la tradition judéo-chrétienne. C’est le symbole de la consistance humaine. Sans os, l’homme n’est qu’un paquet de chaire et ne peut donc pas se tenir débout. Dans une communauté, surtout africaine, saisie comme une famille qui se comprend à la lumière de l’Eglise famille de Dieu selon les propres termes du Synode africain, le supérieur est conçu comme un Yaya (grand-frère). Ce dernier garantit tous les biens possibles à ses frères et sœurs cadets. Essentiellement, il veille à ce que dans la communauté, aucun os ne soit brisé à personne.
Le Conseil provincial élargi a été également marqué par des échanges sur les rapports des communautés locales. Ces échanges ont assuré effectivement une évaluation à mi-chemin de notre vie communautaire et de notre apostolat. Sur base des réponses des communautés au questionnaire reprenant les quatre axes prioritaires de l’action de l’Administration provinciale, nous avons pu jauger le niveau actuel de notre ferveur spirituelle, de la qualité de nos communautés respectives, de nos finances et de notre pastorale. Cette évaluation sera expédiée aux communautés afin de permettre à chaque confrère de prendre conscience de nos forces et faiblesses et d’en tirer les conséquences qui s’imposent.
Avant de libérer les supérieurs locaux et entrer en conseil provincial restreint, le Provincial a accordé la parole au trésorier provincial, le Père Constant Ilombun. Ce dernier, dans un percutant exposé, nous a répandu du chaud et du froid lorsqu’il a étalé un alarmant diagnostic des causes des difficultés financières de notre Province face auxquelles il a suggéré des perspectives audacieuses susceptibles de nous tirer du carcan. Plus important, il nous a invité à nous préparer aux sacrifices durant toute l’année 2008 afin de lui permettre d’opérer un changement de notre système financier vis-à-vis de la trésorerie générale, à partir de 2009.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Thanks for writing this.